Est-ce que la comptabilité est encore un secteur porteur ?
Avec plus de 20 000 entreprises et environ 160 000 employés, l’industrie comptable représente une force majeure de l’économie, résiliente face aux crises. Ce domaine offre une variété de carrières enrichissantes et diversifiées, souvent sous-estimées, accessible à tous les niveaux d’éducation. Examinons cela de plus près.
Le secteur de la comptabilité et de la gestion regroupe quelque 21 000 experts-comptables, 11 000 commissaires aux comptes et environ 130 000 collaborateurs. La structure démographique de ces professions, combinée aux besoins constants des entreprises, crée des perspectives prometteuses pour les jeunes diplômés. Ces opportunités sont d’autant plus attrayantes qu’elles déconstruisent l’image stéréotypée et erronée du comptable isolé. En réalité, ces carrières englobent une gamme d’activités dynamiques et variées, nécessitant une interaction avec divers départements d’une entreprise et accessibles à tous les niveaux académiques, comme l’explique Lionel Le Dez, responsable de programme à l’Essym, qui opère sur sept sites en Île-de-France. Les débouchés sont nombreux, à tous les niveaux de formation.
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Des débouchés liés au niveau de formation
Pour ceux ayant un niveau d’études de bac +2/3, la profession d’assistant comptable est accessible. Ce rôle implique l’exécution des tâches comptables fondamentales, telles que le traitement des factures et la préparation des comptes annuels. Les diplômés d’un BTS en comptabilité-gestion ou d’un BUT en GEA (gestion et administration des entreprises), avec une spécialisation en gestion comptable, fiscale et financière, sont bien positionnés pour ces postes. Cependant, il est important de noter, comme le souligne Wahib Dahmani, président du club des jeunes experts-comptables et commissaires aux comptes d’Île-de-France, que bien que la demande pour ces compétences reste élevée, l’évolution vers une industrie de plus en plus numérisée réduit la nécessité des tâches de saisie traditionnelles, favorisant les rôles orientés vers l’accompagnement et le conseil.
Des débouchés intéressants au delà du Bac +3
Suite à un cursus bac+3, le domaine de la comptabilité ouvre la porte à plusieurs carrières, telles que le rôle de contrôleur de gestion/financier, de comptable, ou d’auditeur. Le contrôleur de gestion/financier est en charge de l’élaboration des prévisions budgétaires d’une société. Le comptable gère un portefeuille clients et offre des conseils de gestion à la direction.
Quant à l’auditeur, il se concentre sur la vérification et la certification des comptes d’entreprises à divers niveaux. « À ces débuts, ces professionnels commencent souvent en tant qu’assistants, avant de gravir les échelons vers des postes de manager, voire de directeur », indique Isabelle Donnou, expert-comptable et commissaire aux comptes. Pour entrer dans ces métiers, les candidats peuvent suivre une licence en comptabilité-gestion ou en CCA (comptabilité-contrôle-audit), bien que le DCG (diplôme de comptabilité et de gestion) reste la formation la plus prisée, préparée en trois ans dans divers établissements.
Pour atteindre des postes clés au sein des entreprises, un niveau bac+5 est requis, permettant d’accéder à des fonctions telles que chef ou directeur comptable, comptable général, ou consolideur. Le chef ou directeur comptable assure la fiabilité des données financières de l’entreprise, tandis que le comptable général joue un rôle crucial en fournissant les informations nécessaires à l’élaboration des documents financiers légaux. Le consolideur, lui, est responsable de la production des comptes consolidés du groupe.
Les diplômés bac+5 en comptabilité et audit ont d’excellentes perspectives d’emploi, avec des salaires attractifs variant de 30 000 à 45 000 euros pour un comptable général, et de 35 000 à 75 000 euros pour un contrôleur de gestion ou un consolideur, selon le cabinet Hays. Ces carrières offrent des opportunités d’engagement dans des missions diversifiées et significatives. « À ce stade, les experts de la comptabilité jouent un rôle crucial dans le soutien aux décisions stratégiques des entreprises », souligne Thomas Chapelain, étudiant de 24 ans en DSCG à l’ENOES à Paris. Pour aspirer à ces postes de haut niveau, le DSCG demeure la voie de prédilection, bien qu’un master CCA ou une spécialisation en « comptabilité-gestion » dans une grande école de management soient également des options viables.